Patrice Faubert

L´objectivité n´existe pas

Tous ces gens
Que nous rencontrons
Et à qui, si peu, nous ressemblons
Elle est si multiple la fragmentation
Que leur dire ?
Quoi leur dire ?
Au travail, au bureau, à l'usine, à l'université, au stade, à l'école
En famille, en manifestation, dans les relations, rien ne décolle
On se fait la gueule
A moins de parler rugby
Avec les gens qui s'intéressent au rugby
A moins de parler cinéma
Avec les gens qui s'intéressent au cinéma
On se fait la gueule
A moins de parler de ceci ou de cela
Avec les gens qui s'intéressent à ceci ou cela
Il n'est pas toujours possible de nous éviter
Alors il faut faire semblant, figurer
Religion, politique, sujets qui peuvent fâcher
Sont souvent soigneusement évités
Sinon
L'on ne se fait plus la gueule
Mais l'on se casse la gueule
Tout cela
Ne va pas sans hypocrisie
Mais il en va ainsi
Tous les gens que nous voyons
Par contrainte ou par obligation
Même le copain du copain
Ou autre option, le capital est malin
Dans la famille, c'est encore plus contraint
Nous faisons bonne figure
Pour ne pas nous casser la figure
Pas les mêmes idées
Pas les mêmes affinités
Pas les mêmes sensibilités
Pas les mêmes façons de voir
Car pas les mêmes histoires
C'est tout comme dans la société
Pour moi, toi, elles, eux, ils
Pour les autres, nous sommes pédants ou imbéciles !
Tout autre que soi
Est finalement une énigme
Tout autre que soi
Est une apparition, comme dans un film
Pourtant
Ce sont les mêmes conditionnements
Avec qui nous entoure les mêmes applaudissements
Ou le plus souvent, un même dénigrement
Mais le plus souvent, c'est la réaction du mutuel évitement !
Pas de hasard
Qui de notre ignorance est le bâtard
Tout se lie, tout s'y lit
Comme quand le bâti est pourri
Dans des cités françaises
De quoi l'avoir mauvaise
Et c'est la ville de Clichy
Sous-bois, ô quelle ironie
Octobre 2005, Bouna Traoré ( 15 ans )
Octobre 2005, Zyed Benna ( 17 ans )
Des jeunes qui furent tués
Par la violence policière, encore des policiers
Un synonyme, et la banlieue s'enflamme
Le capital en fait tout un drame
Pourtant
Rien de plus compréhensible
C'est le contraire qui est incompréhensible
Transports inexistants
Des habitations lugubres
Des habitations insalubres
C'est pas vraiment marrant
Discrimination sociale, sélection de classe
Orientation sociale
Selon les besoins du capital
C'est toujours la lutte des classes
Supercherie des missions locales
Relais de la discrimination sociale
Du bruit partout, l'on devient folle, l'on devient fou
C'est comme un tout
Mathématiques de l'émeute
L'émeute des mathématiques
Rien de plus étonnant
Que l'adaptabilité à l'enfer permanent
Dans notre société pourrie
Tout se lie, tout s'y lit
Dans la pensée séparée, tout se vit
Comme l'éruption du Laki
En juin 1783, d'Islande, un volcan
Des répercussions sur toute l'Europe occidentale
Tout est interconnecté, rien de paradoxal
Et de la famine en France
Cela en est une cause, une évidence
Avec le facteur politique et social
Rien de manichéen, ni bien, ni mal
Tout cela
Fit le renversement de la monarchie
Pour la classe émergente de la bourgeoisie
En vérité, pas une, mais des bourgeoisies
Comme l'éruption du Tambora
En Indonésie en 1815, effet jusqu'en Europe, voilà
Pluies diluviennes, année sans été
Temps modifié jusqu'à la prochaine année
Ce fut aussi waterloo
Le dictateur Napoléon et son armée
Ne pouvant se déplacer
Dans un sol embourbé
Enfin, c'est une petite éventualité
Contrairement
A feu ( 1797 - 1851 ) Mary Shelley
Qui à Genève, sous la pluie incessante, s'ennuyait
Cela lui inspira le livre
Et aussi
En défi à de proches amis
Le fameux ( 1816 ) " Frankenstein " d'expérimentation, ivre
Tout se lie, tout s'y lit, tout se relie
Le volcanisme façonne la Terre
Le volcanisme est comme sa mère
Trapps et crises majeures
Tout le reste s'y mélange, c'est mineur
Produits soufrés, ( vitriol ) l'acide sulfurique
Et de longs hivers volcaniques
Le problème de la Terre, c'est l'astroblème
Enfin pour le vivant, pour elle, pas vraiment un problème
Et c'est, en France, Rochechouart-Chassenon, dans le passé
Il y a 200 millions d'années
Avec des traces bien cachées
Un cratère de 20 km
Diamètre estimé de l'astéroïde, 1,5 km
1 million de fois, en puissance
La bombe d'HIroshima ( 1945 ), là, c'était démence
Tout, donc, agit sur tout
Des autres, nous sommes les folles, les fous
Comme la peinture répulsive des bateaux
Contre les algues qui freinent les gros rafiots
Cette tributyltine qui est un poison
Pour huîtres, algues, mais aussi poissons
Avec des changements de sexe
Car la diversité se vexe
Et les êtres humains
A leur tour, vont les manger, tout est en commun !
L'humanité inhumanité
Est maintenant soumise
A toutes les humiliations
A toutes les aliénations
A toutes les fausses contestations
A toutes les comparaisons, donc à toutes les compétitions
Il faudrait une manifestation
Avec un seul slogan
Mais elle serait interdite
Car totalement inédite
Et cela serait la prison
Pour apologie du meurtre
Là, au moins, rien de neutre
Ce slogan serait :
" Pendez-les haut et court "
Détournement du film ( 1968 ) " Pendez-les haut et court "
A tout le personnel politique, il s'adresserait
Mais hélas
Devant les laquais du capital
Extrême gauche, gauche, droite, extrême droite, du capital
La plupart des gens sont en admiration
Ils et elles feraient les mêmes choses, par imitation
Sans compter toutes les organisations
Qui utilisent et exploitent les militantes et les militants
Pire qu'avec leurs subalternes, les patrons
Tout cela c'est la contre-révolution !
Alors que tout est absolument contestable
Alors que tout est absolument détestable
La plupart des gens sont comme des robots
Automatisés, formatés, conditionnés, plus qu'idiots
Et au fond, toute la ribambelle
C'est moi, toi, ils, eux, elles
Tu n'entres pas dans mon signifiant
Je n'entre pas dans ton signifiant
Nous nous servons des mêmes mots
Pourtant ils nous semblent faux
Après chaque rencontre voulue ou imposée
Que la vie fait, autrement, je ne puis penser
Chacune et chacun dans son coin
Nous éviter pour ne pas nous tuer
Pour ne pas se disputer, comme seul moyen !
Du capital, et de son aberration
Chaque être humain est une représentation
Comme un tout de la fragmentation
Ce qui est aussi propre à chaque parti, à chaque organisation
De l'individu au collectif
Personne n'est jamais lucide ou objectif
Sa propre expérience
Sa propre souffrance
Pourtant de l'humanité entière, une évidence
Tout nous utilise, tout nous jette
Du capital nous sommes les miettes
Tout nous est intérêt et calcul
A toute vraie révolution, l'espèce humaine est ridicule
Nous sommes les marionnettes du capital
Guerre contre soi, guerre contre les autres, c'est infernal
Mais qui le sait vraiment ?
Ne pas y penser, c'est plus reposant
Moins déstabilisant, moins déprimant, moins angoissant
La plupart des gens recherchent la soumission
A l'autorité, aux arts, au sport, à la science, à l'idéologie, à la religion
A la croyance, à la drogue, à cela, à ceci
Ils et elles sont contents d'être soumis
Toutes les béquilles qui nous miment
Contre l'angoisse ou la déprime
Pour que l'apparence frime
Sinon tout est du chinois
Et cela, à personne, ne fait foi !


Patrice Faubert (  2015 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "


 

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Veröffentlicht auf e-Stories.org am 18.05.2015.

 
 

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